POURQUOI ORGANISER UN ÉVÉNEMENT SUR LE THÈME DU RÔLE DES TERRES ?
Le rôle crucial des terres dans l'agenda du développement durable a été mis en avant lors d'un atelier auquel le CEPAZE a participé à Montpellier, le 12 septembre 2023. Cet atelier de travail, soutenu par le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE), le Ministère de la Transition écologique (MTE), le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESR), l'Agence Française de Développement (AFD) et Montpellier Méditerranée Métropole, a été organisé par le Comité Scientifique Français de la Désertification (CSFD). L'objectif de l'atelier était multiple.
L'événement a mis en avant le rôle essentiel des terres en tant que bien public qui fournit de la nourriture, de l'eau, du bois de chauffage, des plantes médicinales, et qui régule les cycles biophysiques, notamment le carbone et l'eau. Les terres sont également un support de biodiversité et jouent un rôle crucial dans la sécurité alimentaire, le statut et l'identité sociale des populations, ainsi que dans leur dignité.
Depuis son lancement en 1994, les terres sont au cœur des travaux de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). Ces dernières années, elles ont également gagné en importance dans d'autres forums des Nations Unies, notamment dans les objectifs du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal. Le rapport spécial du GIEC sur le changement climatique, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres a souligné l'urgence de lutter contre la dégradation des terres.
L'atelier a également abordé les données alarmantes selon lesquelles un cinquième de toutes les terres (plus de 2 milliards d'hectares) est désormais considéré comme dégradé. Si cette tendance se poursuit, près d'un milliard d'hectares supplémentaires de terres seront dégradés d'ici à 2030, soit l'équivalent du total mondial des engagements de restauration des pays.
L'interface science-politique (SPI) de la CNULCD, créée en 2013, a été au cœur des discussions. La SPI rassemble des scientifiques indépendants sélectionnés au niveau mondial comme régional, des décideurs politiques et des observateurs. Il vise à traduire les données scientifiques actuelles en recommandations pertinentes pour les politiques, et a notamment défini le cadre scientifique de la dégradation neutre des terres.
L'atelier a aussi permis de débattre de l'importance du dialogue Science-Politique-Société en utilisant des exemples concrets issus des travaux de la SPI. Les participants à l'atelier ont été invités à s'impliquer dans les travaux inscrits au programme (2022-2024) de la SPI, en préparation de la Conférence prochaine des Parties de la CNULCD prévue en 2024. Cette conférence sera cruciale pour définir des mesures concrètes visant à restaurer mais aussi prévenir davantage la dégradation des terres.
Un des principaux objectifs de l'atelier était également de renforcer la place des terres dans l'agenda du développement durable en construisant une feuille de route d'actions. Cela pourrait inclure la publication de recherches, la relecture de documents de la SPI, la co-organisation d'événements liés à la Convention des Parties de la CNULCD, ou d'autres initiatives visant à sensibiliser et à mobiliser la société pour promouvoir une utilisation plus durable des terres.
QUELLE A ÉTÉ LA CONTRIBUTION DU CEPAZE LORS DE L’ATELIER SUR RÔLE DES TERRES DANS L’AGENDA DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ?
Pour sa part, le CEPAZE a porté le plaidoyer pour le design permacole qu'il a à cœur. En effet, le GIEC a précisé dans son 6ème rapport qu’aucun développement véritablement durable ne pourrait voir le jour sans une planification holistique et une gestion intégrée des écosystèmes et de leurs services, ce qui est très exactement la définition du design permacole.
La permaculture est définie par certains comme une pratique agricole qui consisterait en une couverture permanente, bien qu’elle s’appuie sur les pratiques agro-écologiques, en plus de certaines qui lui sont propres. Des statistiques existent sur les résultats de ce design permacole (sur la Ferme Hellouin en France qui recherche l’autonomie de produits bio et non une production calquée sur les pratiques conventionnelles, au Canada et aussi au Centre de Recherches en Permaculture de Nairobi qui touchent le Kenya et l’Ouganda).
Les principes éthiques de ce concept sont développés selon la fleur permaculturelle qui touche à tous les éléments du développement (environnemental, social, économique).
C’est la raison pour laquelle le CEPAZE, accrédité par la CNULCD pour ses activités de lutte contre la désertification et l'insécurité alimentaire au Mali et au Sénégal, a organisé une form’action en 2018 qui a consisté à former une vingtaine d’ingénieurs agronomes à la permaculture parmi ses partenaires locaux, puis élaboré un projet d’adaptation au changement climatique pour 10 sites pilotes de 6 communes en Région de Kayes. Chaque site étant unique, le CEPAZE a prévu une formation conceptuelle et pratique, ainsi qu’une feuille de route pour les élus en vue d’introduire dans leurs Programmes de Développement économique, social et culturel, une gestion intégrée des écosystèmes et de leurs services.
Ce modèle est facilement réplicable puisque la formation peut se faire en distanciel, tant sur le plan théorique que pratique. La gouvernance, toujours selon le GIEC, devrait être locale (pas seulement par la décentralisation mais par le financement des activités), et les informations locales remontées au niveau de la Région, puis au niveau national pour une synthèse permettant une CDN éclairée, les instances gouvernementales ne connaissant souvent pas les régions.
Il est important de noter que cet événement était ouvert à tous, favorisant la collaboration et l'engagement de la société dans la protection et la gestion durable des terres. L'objectif était d'informer, d'échanger des idées et de transformer les opportunités en collaborations à moyen et long-terme. Cet atelier a montré que la protection des terres ne concerne pas seulement les experts, mais aussi chaque individu soucieux de l'avenir de notre planète.
En conclusion, l'atelier du 12 septembre 2023 à Montpellier a mis en lumière l'importance cruciale des terres dans l'agenda du développement durable. Il a réuni des scientifiques, des décideurs politiques, des observateurs et la société civile dans un effort collaboratif pour lutter contre la dégradation des terres et préserver ce bien précieux pour les générations futures. Cet événement a posé les bases d'une action continue et coordonnée pour faire face aux défis liés aux terres et promouvoir une utilisation plus responsable de ce précieux patrimoine mondial.
News
Le 24 octobre le CEPAZE a participé à l'Évaluation des projets à co-bénéfices d'adaptationau...
Vidéo
Focus sur le projet d'adaptation aux changements climatiques par la permaculture
Suspension par la France de "l'aide au développement"
Le CEPAZE souhaite vivement que la situation diplomatique entre laFrance et le Mali s'améliore...
News AFD COP15
https://www.afd.fr/fr/actualites/cinq-choses-retenir-cop15-biodiversite
Partage de Newsletter
UPDATES FROM THE UNCCD SECRETARIAT AND THE GLOBAL MECHANISM 20 December 2022UN Convention to...
CEPAZE partenaire de PANEGMV
Le CEPAZE est partenaire de la plateforme PANEGMV pour ses activités de lutte contre la...