Nouvelle méthodologie de maraîchage, Diongaga, Cercle de Yélimané, avec l'Association des Ressortissants de Diongaga Unifiés en France
Secteur(s) d’activité : Agriculture durable
Contexte du projet : - L’insécurité alimentaire prévaut dans la commune avec rareté des fruits et légumes à des prix élevés, entraînant malnutrition chronique et risque de famine pendant la soudure, mortalité infantile et réduction de la capacité de travail des adultes. - Faible productivité des cultures du fait que les techniques de conservation des eaux sont mal connues, et celles de restauration de la fertilité des sols ne sont pas appliquées. - Les femmes, traditionnellement chargées des cultures maraîchères pour les besoins familiaux, revendiquent leur statut d’actrices économiques, mais elles sont confrontées au manque de formation, de matériel, d’encadrement, et au poids de la tradition.
Objectif(s) : 1) accroître les rendements dans un rapport de 1 à 5 à l’ha sur une saison tout en diminuant la consommation d’eau destinée à l’irrigation de 60%, par des températures de plus de 50°C, en comparaison des méthodes traditionnelles de maraîchage, visant ainsi l’autosuffisance en production maraîchère et la sécurité alimentaire, tout en restaurant le potentiel productif des sols. 2) l’autonomisation des femmes par la commercialisation des surplus et d’autres activités rémunératrices.
Bénéficiaires/Public visé : Les associations de femmes (1145 femmes au total), les enfants (1786 de 0-5 ans et 1389 de 6-15 ans) et la population de Diongaga (10 416 hab.). Ce projet novateur servira d’exemple, et bénéficiera à la population du Cercle, et à celle de la région de Kayes.
Description détaillée de l’action : - Préparation des périmètres maraîchers : clôture, installation des kits d’irrigation goutte à goutte, des dispositifs lutte anti-érosion (LAE), compost biologique, semences améliorées, rétenteurs d’eau et voiles de protection des cultures. - Pompage solaire - Formation des femmes aux nouvelles techniques de maraîchage et renforcement de leur capacité organisationnelle en matière de production et de gestion des aménagements (exploitation individuelle des parcelles, mais mutualisation des moyens de production, de stockage et de commercialisation) et de leurs revenus via une caisse d’épargne.
Résultats attendus :
. Une augmentation de la production maraîchère de plus de 60%,
. Une diminution de la durée de soudure et une réduction du taux de malnutrition chez les enfants et de mortalité infanto-juvénile
. Outre la sécurité alimentaire assurée, des surplus commercialisables significatifs seront dégagés. D'où, une réduction de la pauvreté par la sécurisation des revenus des femmes et un renforcement de la cohésion sociale
. Le niveau d’organisation des femmes (tenue de réunions statutaires et des outils de gestion)
. Une augmentation du revenu des femmes /campagne de maraîchage d’au moins 50%
. Une augmentation du nombre de saisons agricoles de 3 à 5 qui accroîtra la disponibilité des produits maraîchers sur les marchés locaux de 5 mois à 8 mois
. L’amélioration de l’équité femme/homme dans la gestion des initiatives de développement et dans le partage des bénéfices et l’amélioration de l’accès des femmes au foncier.
. Les femmes, libérées de la pénibilité du puisage et arrosage avec des cuvettes, assureront leur autonomie par la vente des surplus et d’autres activités rémunératrices. .
. Une régénération durable de la fertilité des sols.
Viabilité du projet : Si une foire a lieu chaque samedi à Diongaga, chef lieu de la commune, qui abrite 75% de la population, il existe une réelle potentialité d’extension régionale du commerce des cultures maraîchères, en dehors des 7 autres villages du Secteur de Diongaga, d’autant que la concurrence est inexistante. La nouvelle technologie appliquée au périmètre maraîcher de référence sera appliquée aux deux périmètres témoins l’année suivante.
Partenaires locaux impliqués : 1- Les associations de femmes. 2- L’ADR (Yélimané), déléguée pour la maîtrise d’ouvrage, assumera la formation des femmes, le conseil pour la fédération de leurs associations et le contrôle de l’installation des équipements (pompe solaire, kits d’irrigation goutte à goutte et un minuteur pour le réglage de l’arrosage).
Ce projet a connu des difficultés. Un acte de vandalisme a eu pour résultat que la tête de forage a été abîmée, ainsi que deux panneaux PV et la pompe qui est à remplacer. Le changement climatique qui se ressent par des températures de 50°C sur plusieurs mois depuis ces dernières années et l’insécurité alimentaire qui en découle exacerbent les esprits. Sur les 380 planches à creuser sur le périmètre, 180 l’ont été car les femmes n’avaient pas l’argent nécessaire pour payer les manoeuvres. Deux jeunes ont été formés à cette nouvelle méthodologie sur les planches préparées. 150 pieds d’eucalyptus avaient été plantés sur le pourtour du périmètre, mais étant donné l’absence quasi-totale de pluies dans la zone en 2017, ils ont tous péri. Il est urgent d’agir car ce sont les femmes qui pâtissent de cette situation !
Pour les travaux à reprendre, un budget de 14 796€ est nécessaire.