La situation dans le Cercle de Kayes n’est guère florissante sur le plan de l’artisanat (en 2001, 1 056 artisans, dont seulement 19,98% de femmes, majoritaires dans le domaine de la teinture et la fabrication du savon. Au niveau de la Commune de Koussané, les activités artisanales des femmes sont peu développées (confection de nattes) et voient leur développement entravé par le manque de formation et de perfectionnement. Les femmes se trouvent donc marginalisées sur le plan économique par rapport aux hommes.
Cette situation s’explique par le faible niveau éducatif et de formation : le taux général de scolarisation pour les filles de 13-15 ans est de 7.09%, de 4,76 % pour l’école fondamentale 2ème cycle, et de 29,56 % pour les médersas. En outre, les abandons scolaires en primaire et 1er cycle du secondaire sont très élevés (1 089 filles sur l’année scolaire 2016/2017). Cette situation s’explique par la pauvreté, l’analphabétisme des parents, l'astreinte des filles aux tâches domestiques ; le refus des parents de laisser les filles fréquenter les écoles trop distantes du lieu de résidence, surtout en milieu rural ; la conviction des parents que la place de la fille est à la maison ; le mariage précoce des filles ; le poids de la religion.
Si aucune action n’est entreprise, elles viendront grossir les rangs des femmes sans emploi rémunéré, mais une formation sur place leur permettra une insertion dans le marché du travail et une vie citoyenne digne.
Au vu de ce qui précède, ce projet vient combler un réel déficit en matière d’infrastructures de formation professionnelle et d’alphabétisation, notamment pour les filles dans la commune rurale de Koussané. En outre, il comporte deux volets novateurs et à haute valeur ajoutée. L’impression textile numérique, rencontre entre le monde du textile traditionnel africain et les nouvelles technologies numériques, présente des avantages concurrentiels qui permettent de penser que son développement sera exponentiel, tant sur le plan artisanal qu’industriel. Par ailleurs, les teinturières risquent des problèmes sanitaires pour elles et leurs enfants du fait de la toxicité des teintures. D’ailleurs, l’un des axes prioritaires du PDSEC de la ville de Kayes est justement la lutte contre la pollution du fleuve Sénégal par la teinture traditionnelle, laquelle touche aussi les nappes phréatiques. Les femmes du Cercle de Kayes intéressées par la teinturerie seront bienvenues au centre d’accueil prévu par le projet.
Le Centre doit répondre aux besoins des jeunes filles et femmes par la voie de l’alphabétisation, de la formation initiale, de la formation continue, de l’apprentissage, de la préformation professionnelle, et à ceux de la population par des prestations de services à bas prix et de vente à travers ses plateaux techniques. Le Ministre malien de l’Emploi et de la Formation professionnelle a accordé son agrément pour le centre.
Assurer aux jeunes filles de la commune de Koussané et du Cercle une qualification professionnelle leur permettant une insertion dans le marché du travail, avec des filières porteuses et novatrices : opératrices d’impression numérique de pagnes et tissu d’ameublement, vêtements et tous media, brodeuses, avec des compétences en informatique/bureautique, etc.), couturières, ces trois filières formant un pool de production.
Mettre en place toute une infrastructure marketing, commerciale, et logistique pour la commercialisation de la production, plus particulièrement dans le domaine de l’habillement et du tissu d’ameublement, mais aussi pour une infinité d’applications (enseignes, habillages de véhicules, bannières, affiches, PLV (publicité sur le lieu de vente), visuels rétroéclairés et d’exposition, impression sur toile, autocollants métallisés, décalcomanies, etc.)
Réduire l’analphabétisme dans la commune, plus particulièrement des filles.
130 filles seront formées aux métiers de couturière, opératrice d’imprimantes textiles numériques (volet industriel), textiles et tout support de communication (volet artisanal), et de brodeuse numérique, ainsi qu’ à l’informatique pour ces opératrices. Leurs compétences, grâce à la formation continue, les rendront compétitives au niveau local, régional, voire même national ; en effet, ces filières à emploi rapide étant nouvelles dans la zone, les sortantes seront donc absorbées facilement par le marché local, voire à Bamako.
On assiste au développement économique de la commune, laquelle bénéficiera de services à bas prix (couture, broderie, impression numérique de textiles et tous supports, etc.), tout en valorisant le coton dont le Mali est le premier producteur en Afrique;
L’analphabétisme est réduit (280 jeunes filles de 15 à 24 ans sont alphabétisées, à raison de deux sessions par jour pour 35 auditrices), à travers la disponibilité d’un vivier d’animatrices relais qui alphabétiseront à leur tour les autres femmes, moyennant salaire, et seront incitées à inscrire leurs enfants à l’école ;
Les néo-alphabètes sont formées à des métiers grâce aux activités génératrices de revenus dispensées au centre et deviennent financièrement autonomes.
Ce Centre privé à caractère associatif sera autonome à la fin des 2 premières années de fonctionnement grâce la vente des biens et services dispensés, et des inscriptions.